Deutsch

Im Kontext der gesellschaftlichen Transformation zur "Wissens-" bzw. "Lerngesellschaft" wird von der Schule erwartet, dass sie die SchülerInnen auf das "lebenslange Lernen" vorbereitet. Im Zentrum aktueller Unterrichtskonzepte steht deshalb heute die Fokussierung auf das Lernen des Lernens. Selbständig lernen zu können ist dabei sowohl ein Ziel, wie das selbständige Arbeiten ein Mittel in reformorientierten Unterrichtskonzepten ist.

Während die Forschungsbefunde zu den Wirkungen der selbständigkeitsorientierten Unterrichtssettings auf die individuellen Lernleistungen uneinheitlich sind, so sind die sozialen Aspekte bisher wenig erforscht. So fehlen heute insbesondere Erkenntnisse dazu,

  • wie sich das selbständige Lernen auf die sozialen Beziehungen,
  • das Führungsverhalten der Lehrpersonen,
  • und die Subjektivationen der SchülerInnen und Lehrpersonen auswirkt.

Das Forschungsprojekt will an Schulen, die das selbständige Lernen zum Zentrum ihrer Schulentwicklung machen, die damit verknüpften Prozesse der Führung und Selbstführung als soziale Praxis untersuchen.

Das Projekt geht davon aus, dass das selbständige Lernen nicht nur das Verhältnis von Führung und Selbstführung im Unterricht verändert, sondern mit einer Veränderung der (Selbst)führung in der Schule als Organisation verschränkt ist. Es fragt konkret danach, wie Lehrpersonen in formeller und informeller Zusammenarbeit die Frage der Führung zum selbständigen Lernen bearbeiten und inwiefern dies in ihre Führungspraxis im Klassenzimmer einfliesst.

Theoretischer Ausgangspunkt ist der Begriff der Gouvernementalität, mit dem Foucault die Verflechtung von Führung und Selbstführung zur Analyse von Regierung thematisierte. Der Begriff soll durch eine praxistheoretische Basierung und einen ethnographischen Ansatz geerdet und für eine empirische Analyse zugänglich gemacht werden. Dafür sollen ethnographische Fallstudien an Schulen der Sekundarstufe I, die sich dem selbständigen Lernen verpflichten, durchgeführt werden. Das Projekt ist (schul)kulturvergleichend an fünf Schulen mit unterschiedlichen Modellen des selbständigen Lernens, in der Deutsch- und der Westschweiz, konzipiert.

Jenseits der Frage nach dem Lernzuwachs will das Projekt die machtförmigen sozialen Praktiken und die damit verbundenen Subjektivationen untersuchen. Angesichts der zunehmenden Verbreitung des selbständigen Lernens ist der Beitrag des Projekts zur Frage der damit verbundenen Veränderung des doing teacher ebenso wissenschaftlich interessant wie praxisrelevant.

Français

Il est de plus en plus attendu de la part de l’école qu’elle prépare les élèves « à apprendre à apprendre », sein d’une « société de la connaissance » qui valorise le « lifelong learning ». Dans cette perspective,  les réformes de l’enseignement mettent l’accent sur le développement des possibilités laissées à l’élève d’apprendre et de travailler de manière autonome. Fait marquant, s’il existe des travaux sur les effets, en termes d’apprentissage, des dispositifs de travail autonome, leurs conclusions sont loin d’être unanimes.

De plus, nous manquons à ce jour de connaissances précises sur les modalités selon lesquelles ces dispositifs influent sur les processus de socialisation scolaire, tant au niveau de relations sociales (i.e. les relations de pouvoir dans la classe, les interactions au sein de la classe et au sein de l’établissement, etc.) que sur le plan des subjectivités individuelles (des élèves et des enseignants). Quel impact ces manières de travailler ont-elles pour les enseignants, leur posture professionnelle, la représentation qu’ils se font de leur rôle ? Quelles sont les conséquences sur les formes relationnelles à l’intérieur des établissements (coopération, autorité, etc.) ? Quelles sont les conséquences de ces méthodes d’enseignement sur le plan de inégalités sociales entre les élèves?

Le projet de recherche vise à étudier, à l’intérieur d’établissements scolaires qui mettent l’accent sur l’autonomie des élèves dans leurs apprentissages, les processus de socialisation et les pratiques des acteurs scolaires. Il suppose que l’apprentissage autonome influe sur les relations à l’intérieur des classes, mais implique aussi un changement dans les modes de gestion de l’établissement, en tant qu’organisation. Il traite des modalités par lesquelles les enseignants travaillent la question de l’autonomie de l’élève tant dans les formes de collaboration formelles qu’informelles, de même que la façon dont elle s’insère dans leurs pratiques de gestion de classe.

Le concept de « gouvernementalité », issu des travaux de Michel Foucault sur le pouvoir et permettant de lier les dimensions de contrôle et d’auto-contrôle, sert d’appui à la réflexion. Ce concept est destiné à être opérationnalisé à travers une théorie de la pratique et une approche ethnographique afin de permettre une analyse empirique. Le terrain d’enquête comprendra des monographies dans des établissements du Secondaire 1 (secondaire obligatoire). Le projet prévoit la comparaison de cinq établissements dotés de différents projets en lien avec l’autonomie de l’élève, tant en Suisse allemande qu’en Suisse romande. Au-delà de la question des apprentissages réalisés au sein des dispositifs pédagogiques, le projet a l’ambition de considérer les liens entre pratiques sociales et modes de subjectivation. Compte tenu de l'utilisation croissante des dispositifs pédagogiques valorisant l'apprentissage autonome, le projet vise à analyser les changements affectant le métier d’enseignant : il présente par conséquent à la fois un intérêt scientifique et une pertinence pour la pratique.